YANGON

par | Mar 1, 2018 | Myanmar | 6 commentaires

Mardi 20 février 2018, on arrive à Yangon (Rangoon) en fin de matinée et un taxi bien délabré nous mène jusqu’à notre hôtel. Après y avoir mangé, et une petite sieste, on part explorer un peu cette ancienne capitale qui reste la plus grande ville du Myanmar (ou Birmanie). Depuis le 26 mars 2007, la capitale a été déplacée à Naypyidaw par la junte militaire au pouvoir. Notre premier arrêt est le «  minister office », ancien centre de pouvoir colonial britannique en pleine rénovation. Ce bâtiment immense a vu l’assassinat du général Aung San, père de Aung San Suu Kyi, actuelle premier ministre, ainsi que de six autres ministres. En raison des travaux, nous ne verrons que la partie extérieure du bâtiment.

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On continue ensuite jusqu’aux superbes bâtiments de la banque Ayeyarwady et de l’hôtel de ville. En face, on peut voir l’église baptiste Immanuel. En chemin, on remarque des hommes qui jouent par terre à un jeu qui ressemble aux petits chevaux. Ils ont un dé et ont tracé à la craie le plan du jeu sur le bord de la route. Il y a l’équipe des bouchons de bouteilles plastique, celle des graines de haricots, l’équipe des petits cailloux et celle des allumettes. Comme on les regarde jouer un moment, ils semblent contents d’avoir capté l’attention de touristes !

On pousse jusqu’à la pagode Sule qui, vieille de 2000 ans, trône au milieu d’un rond-point. Après avoir laissé nos chaussures et s’être acquittés des droit d’entrée, nous montons quelques marches pour nous retrouver dans un lieu de prière original où les croyants prient mais également lisent le journal ou consultent leur téléphone portable ! La pagode ou stupa, toute dorée, est superbe dans la lumière du soir. Je me fait interpeller par un birman qui veut m’expliquer plusieurs choses en anglais mais il faut vous dire que leur anglais est parfaitement sibyllin !! ils ont un accent incroyable qui nous fait passer les américains pour des personnes très très compréhensibles !

Il réussit quand même à me faire comprendre d’acheter trois cartes pour les mettre dans une sorte de bateau accroché à une corde. Après avoir fait un vœu, Hélène actionne une manivelle qui emporte les cartes en hauteur jusqu’à Bouddha. Nous avons accompli un rituel ! On en fait un autre qui est d’arroser plusieurs fois la statue du Bouddha qui correspond à notre jour de naissance. En effet, il y a des piliers planétaires pour chaque jour de la semaine, sachant qu’il y a 8 jours au lieu de 7, le mercredi étant divisé en deux. On verse donc de l’eau comme le font les personnes qui sont là. C’est sympa parce que ce n’est pas une croyance qui exclue les personnes non initiées, au contraire !

Tout au long de notre promenade, on verra beaucoup de gens qui ont une sorte de crème sur le visage. C’est du thanaka, une pâte cosmétique blanc jaune, produite à partir de plusieurs arbres et qui sert à protéger du soleil et aurait d’autres vertus comme de lutter contre l’acné, rendre la peau douce, être anti mycosique…Des marchands vendent aussi des petites coupelles de maïs pour que les touristes les jettent aux pigeons, d’autres ont des oiseaux en cage et proposent de payer pour les libérer. On a vu aussi des personnes nourrir les chiens errants qui paraissent d’ailleurs en bonne santé. ici, Le bouddhisme respecte profondément tous les animaux et l’un des enseignements est de prendre soins d’eux. Ce que semblent faire les Birmans. Bon, sauf quand il s’agit de manger parce qu’il y a beaucoup de brochettes de viande vendues dans les rues.

Ici, tout le monde ou presque porte un sarong, une grande pièce de tissu portée comme une jupe, autant par les hommes que les femmes. Il est noué à la taille et sert aussi de serviette. Et la majorité des hommes mâchent la fameuse noix de bétel et crachent. Ils crachent tout le temps ! Il y a même des sacs plastique dans les bus pour qu’ils puissent cracher. Et en plus, ils le font à grand renfort de bruitage, en se raclant la gorge, ce qui est absolument…comment dire…Dégoûtant !!! Sur notre parcours, on voit aussi des jeunes hommes jouer sur les trottoirs au chinlon (sport birman très populaire où une balle de rotin doit être maintenue en l’air avec toutes les parties du corps sauf les bras et les mains). Il y a aussi des marchés de partout, très colorés, avec des fruits et de la nourriture.

On arrive dans le parc Mahabandoola au milieu duquel trône un obélisque appelé monument de l’indépendance. Beaucoup de familles sont assises dans l’herbe, à la recherche de la fraîcheur de ce grand espace vert. Une grande exposition de photo y a été installée dont une partie pour promouvoir le congé parentale paternel. Original ! Le superbe bâtiment rouge et or de la haute cour borde un des côté du parc.

On part ensuite à la recherche de la bourse mais le bâtiment mastoc ne nous émerveille pas…Tout au long de notre chemin, on voit de beaux bâtiments (grands hôtels, banques,..) mais aussi certains dans un état de délabrement absolument incroyable…et habités !! Ainsi le tribunal régional de Yangon aux couleurs pastels à peine visibles, paraît inoccupé avec une de ses façades gardant des traces d’un bombardement de la deuxième guerre mondiale…On termine notre découverte par l’immeuble Sofaer dans une rue du quartier d’affaires du siècle dernier. Sous prétexte d’admirer le carrelage d’époque importé de Manchester, on va se prendre une bière bimane dans un restaurant plutôt classe du bâtiment. C’est rafraîchissant!

Mercredi 21 février 2018, on met le réveil à 4h30 pour se rendre de nuit à la Pagode Shwedagon. Quatre zaungdan (escaliers couverts) placés aux quatre points cardinaux et gardés par un couple d’immenses chinthes (espèce de lions) conduisent à la terrasse principale pavée de marbre. Après s’être déchaussé, on monte des escaliers puis même des escalators. Le stupa, ou zedi en birman, structure hémisphérique dont le haut ressemble à une cloche à l’envers, possède une base octogonale qui repose sur socle carré. Le Zedi, haut de 100 mètres, est recouvert de 27 tonnes d’or et de milliers de diamants et pierres précieuses. Une émeraude de 76 carats orne le haut du Hti (sommet décoratif d’un stupa en forme d’ombrelle).

Soixante huit stupas plus petits entourent le grand ; quatre assez grands aux points cardinaux, quatre moyens aux angles du socle et soixante plus petits tout autour. On retrouve les piliers planétaires (qui reprennent les jours de la semaine). Dans la nuit, avec les projecteurs, on a l’impression d’être dans une forêt d’or avec tous ces pagodons et salles de prières. C’est superbe. On voit pas mal de personnes qui prient. Elles déposent des petits plateaux de nourriture destinés à nourrir les moines. En effet, la place des moines est très importante ici et ils sont nourris par la population. Les laïcs consacreraient 10% de leur ressource à nourrir les moines et à l’entretien des monuments religieux. Les fidèles arrosent abondamment la statue du Bouddha du jour de leur naissance ainsi que l’animal qui correspond à leur signe astrologique birman. A l’heure où on y est allé, on n’a vu que cinq touristes au total ce qui est très peu. Ils doivent arriver plus tard !

La pagode renfermerait huit cheveux de Bouddha Gautama et des reliques de trois autres bouddhas, ce qui en fait un des lieux les plus sacré du Myanmar. Le Bouddha Gautama est le principal Bouddha et une belle fresque colorée ainsi que la « colonne de Bouddha », de forme rectangulaire, couverte de dessins relatent sa vie.

Au fur et à mesure que le jour se lève, il y a de plus en plus de personnes. On assiste à un rituel étrange : une trentaine de femmes équipées de balais colorés et de pelles à long manche avancent en ligne pour nettoyer la terrasse en marbre. On voit deux équipes successives dont des visiteuses et l’une d’entre elles nous propose même de nous joindre à elles mais on n’ose pas…On assiste aussi à une cérémonie pour un enfant accompagné par sa famille. Plus surprenant, la spiritualité de ce lieu ne perd pas de vue le côté pragmatique avec la présence de plusieurs distributeurs de billets !!

Le soir, on se rend au Théâtre de marionnette Htwe Oo Myanmar . J’ai réservé par internet après en avoir entendu parler dans notre guide. En suivant Maps me, on arrive dans un quartier pas très rassurant de Yangon et je me demande s’il n’y a pas erreur quand un monsieur nous désigne l’entrée d’un immeuble délabré. Bon…Au premier étage, une petite inscription nous confirme que nous sommes au bon endroit. Nous entrons dans l’appartement de M. Khin Maung Htwe et de sa femme Tin Tin Oo et plus précisément dans une petite pièce dans laquelle deux rangées de chaises plastiques attendent les spectateurs face à une estrade couverte de velours. Il nous explique qu’avant, une centaine de familles se produisaient dans le pays alors que maintenant, il n’en reste plus que 5. Le théâtre de marionnettes à fils « yok-taï », né il y a plus de 500 ans dans les Palais des rois birmans, a connu son apogée au 17ème siècle. C’est la première forme théâtrale à avoir été autorisée à se produire sur des tréteaux à la Cour. Le spectacle originel durait toute la nuit, il commençait par de petites scénettes pour les enfants.

Puis vers minuit le véritable spectacle racontant la vie du Bouddha pouvait débuter et se terminait vers 8 heure le matin. La scène était immense. Monsieur Khin Maung Htwe souhaite moderniser et perpétuer le théâtre de marionnettes du Myanmar qui est l’un des héritages culturels importants de son pays. Il est très fier de nous dire qu’il a reçu en 2014 le prix de la meilleur animation au carnaval de marionnettes de Bangkok. Il nous présente un des personnages, tout en bois et complètement articulé. Ce ne sont pas moins de douze ficelles qui servent à lui donner vie ! C’est un métier ! Ces marionnettes demandent plus d’une semaine de travail pour être confectionnées . Puis, après les paroles, place au spectacle ! Celui-ci dure 3/4h avec une alternance de petites scénettes où successivement différents personnages vont danser : U Min Kyaw l’un des trente-sept Nats ou esprits qui aime boire et faire la fête, la danse du cheval, des singes, de l’alchimiste, d’un couple de Keineras (créatures mythiques à moitié humaines et à moitié oiseaux) et aucun spectacle n’est considéré comme complet sans les danses du couple comique de U Shwe Yoe et Daw Moe. A la fin, les quatre marionnettistes et leur personnages viennent saluer ensemble et nous pouvons même prendre la pose au milieu d’eux ! C’était sympa et on repart enchanté.

Jeudi 22 février 2018, aujourd’hui c’est repos en attendant qu’un bus de nuit nous conduise jusqu’à Hpa-An. Il doit en théorie arriver à destination entre cinq et six heure du matin mais en réalité, nous y parvenons à deux heure !!! Un tuk-tuk nous emmène jusqu’au petit hôtel que nous avons (heureusement) réservé mais pour la nuit suivante…forcément ! Notre conducteur réveille un jeune qui est couché dehors sur un lit de camp et qui nous ouvre le portail. Dans le hall, un autre jeune dort sur des sièges en bois (avec un oreiller) tandis qu’un autre est dans les bras de Morphée sous une immense moustiquaire, sur un lit pliant. Ce doit être le chef !! Ce dernier nous explique, tout endormi, que notre chambre est encore occupée. On s’assoie sur un fauteuil en bois et on essaie de dormir. J’y arrive sans problème mais c’est un peu plus compliqué pour Hélène.

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