XI’AN

par | Juin 19, 2018 | Chine | 6 commentaires

Dimanche 10 juin et lundi 11 juin 2018, nous prenons le train à 11h25 et il doit nous conduire à Xian en 34 heures… !! Alors que nous passons un des postes de sécurité, la contrôleuse demande à Hélène de boire une gorgée de sa bouteille d’eau. On suppose que c’est pour être sûr que ce ne soit pas de l’essence avec laquelle elle aurait pu s’immoler. Notre compartiment est plein et le restera jusqu’au bout. Dommage, on avait bien aimé l’avoir pour nous tout seul à l’aller ! D’autant que la banquette du bas d’Hélène est cette fois-ci bien squattée par les autres occupants, y compris quand elle dort (tôt le matin). Mais avec un grand sourire, alors ça passe… Les rails traversent de hauts plateaux arides et longent de beaux lacs aux eaux turquoises. Hélène discute avec un jeune qui revient de faire plus de 2000 km au Tibet en vélo, parle bien anglais (c’est tellement rare) et porte un maillot du tour de France. Cocorico ! D’une manière générale, tous les regards que nous croisons sont amicaux et bienveillants. Un peu trop même quand un homme qui ne paraît pas avoir bu que de l’eau vient dans notre compartiment et veut communiquer avec nous. Il m’offre une canette de vin d’orge tibétain. Ça ressemble à du cidre et c’est bon. Ensuite, il partage avec moi le contenu d’un flacon beaucoup plus alcoolisé (près de 50°). À chaque fois, Hélène décline fermement. Il veut nous inviter chez lui à Xian, pour manger et même dormir. Nous lui expliquons que nous avons déjà réservé notre hébergement. Après quelques selfies avec lui, il finit par prendre congé. Ouf, il était un peu collant ! À l’arrivée, nous prenons un taxi pour aller à l’hôtel. Il est plus de 21h et nous n’avons pas l’énergie de chercher un moyen de locomotion plus économique… Mais, après avoir fait pas mal de détours (pendant lesquels le compteur tourne…) c’est finalement nous qui allons guider le chauffeur via notre application Maps Me ! Nous sommes enfin dans notre chambre vers 22h30, épuisés mais à destination !

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Mercredi 13 juin 2018, nous partons en direction du mausolée de l’empereur Qin Shi Huangdi (Ying Zheng). Il comprend d’une part son tombeau (non encore fouillé) d’autre part les fosses où ont été trouvés les restes ensevelis de milliers de soldats de terre cuite formant la fameuse « armée de terre cuite de Xi’an ». C’est la raison principale de notre passage dans cette grande ville fortifiée de plus de 8 millions d’habitants. Il faut savoir que c’est la deuxième destination touristique en Chine après la muraille. C’est dire si ce lieu draine du monde. Pour éviter la foule, nous choisissons de partir le plus tôt possible et d’arriver pour l’ouverture, à 8h30. Notre auberge de jeunesse propose le tour pour 330 yuans par personne mais nous optons pour le faire en solo, avec les transport locaux (le bus n° 306 depuis la gare), ce qui revient moins cher et surtout, nous sommes libres. Bon, on prend quand même un (ou plus exactement une) guide arrivés sur place parce que voir juste des statues en terre sans aucune explication, ça ne nous tentait pas vraiment. Elle parle assez bien anglais et ses informations (pas très nombreuses…) sont bien compréhensibles. Notre guide nous emmène en premier lieu dans le musée où elle nous montre fièrement de grandes photos de chefs d’états venus visiter le lieu et nous pouvons voir J. Chirac et N. Sarkozy (E. Macron et sa femme sont également venus mais n’ont pas (encore?) leur poster !). Il faut savoir que ce site à été découvert en 1974 (j’avais 1 an !!) par hasard, par un fermier de 18 ans qui a creusé pour faire un puits. Il est tombé sur des fragments de l’armée. Dans la salle suivante nous voyons un char de combat, le char en bronze de l’empereur et des armes recouvertes d’oxyde de chrome (ce qui explique leur bon état de conservation). Des photos attestent qu’à l’origine, les soldats étaient peints de couleurs vives. Ils ont complètement perdu leurs couleurs à présent et les fouilles sont interrompues jusqu’à ce qu’une technique permettant de conserver les couleurs (qui sont des pigments minéraux) soit découverte. A la sortie, un grand panneau de plusieurs plaques de bambous est exposé. Des idéogrammes y sont peints, montrant comment les personnes écrivaient à l’époque (on lisait de haut en bas et de droite à gauche). Notre guide nous conduit ensuite à la fosse n°2 qui fait 6000m² et où ont été découverts environ 1400 soldats (cavaliers, fantassins, archers), 500 chevaux et 89 charrettes (en bois). Il s’agit d’une sorte de grand hangar de fouilles archéologiques en activité (oui, oui, des archéologues travaillent sous nos yeux). Le travail de reconstruction des statues est énorme. C’est un immense puzzle géant ! Toutes les statues que nous verrons ont été reconstituées, pièces par pièces… Sur l’ensemble des guerriers extraits de la terre, un seul était entier : un archer à genou surnommé «The lucky one ». Des vitrines sur le côté nous permettent d’admirer les reconstitutions terminées.

Nous nous rendon ensuite à la fosse n°3 d’une superficie de 520 m². Elle a été sérieusement endommagée dans le passé. Il s’agissait probablement du centre de commandement (avec ses officiers de haut rang) et seuls 68 statues de terre, un chariot et 34 armes en bronze ont été excavés de ce site.

Nous terminons par la fosse n°1, réputée la plus belle, de plus de 14000 m² et lieu de découverte originale. Jusqu’à présent, ont été découverts 6000 guerriers et chevaux de terre cuite, ainsi que des chariots en bois. Suivant les estimations il resterait au moins 6000 soldats. Cette fosse comporte 11 couloirs (d’environ 3m de large), pavés de petites briques et couverts d’un plafond de bois porté par des piliers et des poutres. Les plafonds en bois étaient couverts de claies de roseau et de couches d’argile pour l’étanchéité puis chargés d’une couche de terre. Le hangar est immense et la foule qui s’y presse, bien dense. Des statues, en cours de reconstitutions, sont filmées avec un plastique pour permettre de maintenir les morceaux ensembles. Ils seront ensuite collés.

Dans les travées de fouilles, les statues terminées sont exposées, telle une armée immobile, uni-chrome et impressionnante. Ces fosses nous apportent de riches informations sur l’art militaire antique (organisation de l’armée, disposition des bataillons de combat et équipement utilisés) et sur la technique utilisée pour que cette armée en terre cuite ne soit pas simplement de la poussière à l’heure actuelle (cuisson pendant une semaine à 1000°). C’est cette même façon de faire millénaire qui est utilisée pour les petites reproductions qui sont vendues dans les magasins sur le site. Cette armée à été construite pour protéger l’empereur Qin dans sa vie après la mort. Sa tombe contiendrait, outre sa dépouille, une reproduction de son empire, avec des rivières de mercure et un plafond constellé de perles pour représenter la voûte étoilée mais aussi les tombes de 48 concubines (enterrées vivantes avec lui). La tombe elle-même n’a pas encore été fouillée. En effet les archéologues cherchent à s’assurer que les pièges et les mécanismes équipés d’ arbalètes ne constituent pas un danger. Après environ 3h de visite, nous ressortons avec une sensation mitigée. Oui, c’est découverte archéologique majeure mais tout le business qu’il y a autour est un peu « to much »…comme souvent et de partout.

Le soir, nous nous rendons à la grande pagode de l’oie. Elle a été construite en 652 et avait à l’origine cinq étages. Elle fut reconstruite en 704 (5 nouveaux étages furent ajoutés, et aujourd’hui il n’en reste que 7). Elle abrita notamment les sûtras et les figurines de Bouddha rapportées d’Inde par le voyageur et traducteur bouddhiste Xuanzang. Si nous y allons le soir, c’est pour assister au spectacle des fontaines musicales, à la tombée de la nuit. Nous trouvons une place tout en haut, au pied de la pagode.

Après avoir attendu près de 2 heures, le spectacle commence enfin. Une musique classique est diffusée par des haut-parleurs et les jets d’eau semblent la suivre, montant et descendant, virevoltant au rythme des notes. Si je trouve le spectacle très beau, Hélène est plus mitigée, fatiguée par la journée, la trop longue attente et l’âge ? XD. Ce qui est amusant, c’est de voir le nombre de chinois qui porte des oreilles de lapin en lumière ou qui tient un ballon en forme de bulle de savon éclairée.

Jeudi 14 juin 2018, nous partons nous promener dans le quartier musulman. Il est possible de manger toutes sortes de choses ici et cet endroit ressemble à une immense succession de stand d’alimentation : du calamar frit en passant par des fruits frais, des biscuits sucrés, le fameux hamburger chinois (je n’ai pas goûté, il y avait trop de monde), les brochettes de gâteau riz aux dattes et jusqu’à la fabrication de la pâte pour faire les nouilles, on trouve de tout !!

Nous nous rendons ensuite à la grande mosquée de Xi an, l’une des premières et des mieux conservées en Chine et la seule qui soit ouverte au public. Construite au VIIème siècle pendant la dynastie Tang, elle est inscrite au patrimoine culturel de l’UNESCO depuis 1985. Elle comporte quatre cours et ce qui la rend spectaculaire, c’est le mélange architectural asiatique et arabe. Ainsi, son minaret avec ses trois toits relevés est assez inattendu… Malheureusement, à notre passage, de nombreux drapeaux en plastique, très colorés et très moches qui symbolisaient je ne sais quelle fête, gâchaient un peu la vue d’ensemble. Dommage…

En partant, après traversé une sorte de souk, nous passons devant la Drum tower (ou tour du tambour), qui tire son nom du gros tambour qu’elle abrite et qui était frappé pour indiquer la fin de la journée.

Nous montons ensuite les remparts de la ville qui mesurent un peu plus de 13 km de circonférence, 12 à 14 mètres de haut et jusqu’à 18 mètres d’épaisseur à leur base. Ils font le tour de la vieille ville. Ils ont été érigés sous la dynastie Ming en 1370 et leur conservation est incroyable ! Ils sont dotés de quatre portes correspondant aux quatre points cardinaux. Une sorte d’immense sas, des barbacanes, permettaient de piéger les envahisseurs à chaque accès et rendait la ville quasi imprenable. Nous avons décidé de faire le tour en vélo (ils en louent sur les remparts). En contrebas, on va même assister à un cours collectif de Taï-chi dans la cour d’un temple.

Bien que les vibrations su les pavés ne soient pas des plus confortables, voir les remparts, ses lampadaires puis ses pagodes s’allumer progressivement est juste féerique ! Et on n’est pas gêné par la foule ! À la fin de notre ballade, il faudra bien ouvrir les yeux parce qu’on n’y voit plus grand chose. Mais ce mélange d’ancien et de moderne était vraiment sympa à voir !

Avant de regagner notre auberge de jeunesse, nous nous arrêtons devant la Bell Tower (tour de la cloche, mais non, je ne parle pas de Netji!!) toute éclairée et qui elle, sonnait pour indiquer le début de la journée.

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