VALLÉE DU LANTANG-LACS DE GOSAINKUND-HELAMBU (PARTIE 2)

par | Avr 14, 2018 | Népal | 6 commentaires

Mardi 3 avril 2018, J6, nous descendons encore 900m avant de quitter le chemin de l’aller et de remonter presque 700m jusqu’à Thulo Syabru. C’est un jour sans pour Hélène qui n’a pratiquement pas dormi de la nuit. Nos voisins, un jeune couple, font un raffut incroyable et je finis par leur demander s’il est possible de dormir pour qu’enfin, ils se calment. C’est avec une toute petite forme et des douleurs liées à la descente de la veille que nous ferons cette étape, respectant malgré tout les temps. Après la longue descente, la pente est bien raide sur le flan de la montagne boisée jusqu’à un petit replat où une dame est en train de tisser devant sa maison.

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Le chemin reste à peu prés plat ensuite pour plonger jusqu’à une grande passerelle suspendue qui nous permet de rejoindre le versant de la montagne en face.
Après une belle montée, nous atteignons le Tom et Jerry hôtel. De notre balcon, on peut observer la vie du village. Depuis le début de notre trek, nous n’avons pas payé une seule nuit. En fait, si on prend les trois repas dans l’hébergement, la nuit est habituellement offerte. A chaque commande, nous devons remplir une sorte de registre en notant ce que nous mangeons et buvons. A notre départ, nous faisons le calcul et payons. Il faut savoir qu’ici, la plupart des gens ne savent ni lire, ni écrire, ni compter. Par contre, ils parlent pratiquement tous anglais, langue qu’ils ont appris au contact des randonneurs.
Mercredi 4 avril 2018, J7, nous partons assez tôt pour cette première montée. En trois jours nous allons passer de 1600 m d’altitude à plus de 4600 m. La montée est tout de suite bien raide au dessus du village puis de nombreuses marches traversent une forêt de pins jusqu’au hameau de Dursagang. L’ascension se poursuit à travers une forêt plus dense et aux arbres immenses. Viennent ensuite des rhododendrons roses ou blancs. Nous débouchons alors sur un replat occupé par un lodge. A partir de ce moment, le sentier devient relativement plat. Une forêt de rhododendrons géants apportent de jolies touches de couleurs rouges malgré la pluie qui commence à tomber. C’est vraiment spectaculaire et par moment les fleurs rouges forment une véritable voûte colorée sous laquelle nous marchons avec ravissement.
Nous atteignons Sing Gompa en un peu plus de 4 H pour 1170 m de dénivelé positif et presque 7 km. Avec nos sacs de plus de 10 kg, ce n’est pas si mal. Nous prenons le premier lodge, le sherpa hôtel, et la chambre qui n’est pas du tout isolée est glaciale. Nous sommes à 3260 m d’altitude et le temps est maussade et humide. La pièce à vivre est grande, pas du tout isolée, et le poêle à toute les peines de monde à la réchauffer. Nous sympathisons avec un couple de français, Pierrette et René qui viennent des lacs de Gosainkund (notre étape du lendemain). Ils sont accompagnés par un guide francophone, un guide apprenti et un porteur. Du coup ils sont chouchoutés. Nous jouons tous ensembles au Chromino, un jeu de société avec des dominos de couleurs. Les népalais sont amusants car ils ne veulent absolument pas perdre, trichent, s’ arrangent entre eux et rient beaucoup. Nous passons un agréable moment.
Jeudi 5 avril 2018, J8, nous partons tôt de Sing Gompa après un petit déjeuner constitué d’un pancake au miel. Nous savons que cette étape sera une des plus difficile de notre trek avec 1120m de dénivelé positif sur plus de 9km et une arrivée à Gosainkud à 4380m d’altitude. La montée est d’abord assez douce dans la forêt et nous apercevons parfois les sommets enneigés.
Après Chalang Pati, la pente s’accentue jusqu’à Laurebina Yak à 3930m. Nous sommes sortis de la forêt mais les nuages sont de plus en plus denses et nous n’avons malheureusement pas de vue sur les sommets qui nous entourent. Nous évoluons dans un paysage minéral et enneigé. Une montée raide nous conduit au Gosainkud pass à 4165m. Le chemin se poursuit à flanc de montagne, dans le brouillard avec très peu de visibilité. Cela semble interminable.
Nous parvenons enfin à destination et choisissons le Lake side view lodge. La pièce à vivre dans laquelle se sont entassées de nombreuses personnes est glaciale. Après notre repas et deux boissons chaudes (il faut ce qu’il faut!), nous allons nous emmitoufler dans nos duvets en attendant que le poêle soit allumé. Comme le bois manque à cette altitude, il ne le sera que plus tard dans l’après-midi. J’ai un mal de tête assez violent et si c’est lié à l’altitude, ce sera encore plus dur demain car nous montons à 4610m…Après le repas, je sors prendre des photos du coucher de soleil avec une lumière superbe.
Vendredi 6 avril 2018, J9, le ciel est limpide ce matin et dès mon réveil, j’en profite pour monter environ 200m au-dessus de notre lodge pour contempler les sommets et les lacs dégagés. Mais comme on a commandé le petit déjeuner pour 6h30, je me dépêche et prends de belle photo depuis le col.
Notre chemin longe le lac Bhairav Kund, puis le Gosainkund. Selon une légende les lacs auraient été formés par un coup de trident de Shiva qui voulait se désaltérer après avoir été empoisonné. Des milliers de pèlerins Hindous, adorateurs de Shiva, viennent ici chaque année pendant la fête de la pleine lune du mois d’août. Des symboles de Shiva, un trident et un lingam entre autre, bordent le lac. Une petite montée nous permet de côtoyer les 4 derniers petits lacs qui sont encore gelés. Mon escapade du matin à plus de 4600m a laissé des traces. Un mal de tête violent me fait souffrir à chaque pas et Hélène commence aussi à le ressentir.
Au bout d’un moment, nous arrivons à Laurebina pass, à plus de 4600m d’altitude, porte d’entrée sur l’Helambu.
Nous avons envie de vomir…Si c’est le mal des montagnes, la descente de 900m devrait améliorer nos états. Sous le col, nous prenons un antalgique pour essayer de nous soulager. C’est efficace pour moi au bout d’un moment mais pas pour Hélène qui n’est vraiment pas bien. En plus, le ciel se couvre rapidement et nous nous retrouvons une fois de plus dans les nuages. Nous finissons par arriver et commençons par prendre un citron chaud et dormir un peu avant de manger. L’état d’Hélène n’est pas folichon et elle a du mal à manger. Dans notre lodge, nous retrouvons un couple d’allemands qui étaient avec nous la veille, Ola et Stefen. Ola, médecin, donne du Diamox et des anti-vomitifs à Hélène et le miracle a lieu…Hélène va bien mieux environ une heure plus tard. Nous ne saurons jamais si c’était lié à l’altitude ou à quelque chose que nous avons bu ou manger. Mais ca nous a bien secoué ! Du coup, on sympathise avec Ola et Stefen et on fait même des parties de chaoui avec Ola. C’est bien sympa. Nous nous laverons même entièrement dans une pièce glaciale avec un seau d’eau chaude. C’est sport mais ça fait tellement de bien ! Pour la première fois, on va devoir payer la chambre. Après négociation, nous la paierons à moitié prix.
Samedi 7 avril 2018, J10, la nuit a été bonne malgré le départ d’un groupe de népalais à 4h du matin qui parlait fort, riait et même chantait ! Nous nous sommes rendormi sans problème. Ce matin, il ne fait pas beau. Décidément, on n’a pas de chance. On ne se presse pas trop, espérant que les nuages montent. Finalement, on aura un peu de beau temps et beaucoup de passages brumeux. De jolies primevères mauves tapissent les bords de notre chemin et nous offrent une belle palette de couleur avec les rhododendrons et des arbustes jaunes en fleur.
Le dénivelé annoncé de 400m positif nous paraît largement sous-estimé et en fin d’étape la pluie et la grêle vont commencer à tomber. C’est au moment où l’on s’arrête pour mettre nos vestes de pluie, qu’Hélène va chuter lourdement en arrière et sur des pierres. Sa tête heurte un rocher et elle nous fait une peur bleue…Heureusement, elle se fait mal surtout à une fesse (c’est pas grave!) et au cou mais sans trop de gravité. Nous ferons les dernières centaines de mètres, tranquillement, sous la pluie et la grêle, jusqu’au lodge où nous devons retrouver nos amis allemands. Il est plutôt neuf et assez bien isolé pour une fois et bien qu’on soit encore à 3700m environ, on a chaud ! De notre promontoire, en fin de journée et alors que le ciel s’est enfin dégagé, nous contemplons avec bonheur les sommets enneigés puis éclairés par le soleil rougeoyant. C’est splendide !
Dimanche 8 avril 2018, J11, Hélène a passé un mauvais moment dans la nuit, réveillée par des brûlures d’estomac, des douleurs gastriques et des nausées assez violentes. Elle finit par reprendre un comprimé que lui a donné Ola et arrive à se rendormir. Nous sommes un peu inquiets…est-ce que c’est du à sa chute (Hélène pense à l’éventualité d’un hématome cérébral…) ou à un problème alimentaire ? Au matin, elle va un peu mieux mais son estomac reste sensible. Elle se sent également très fatiguée. On décide de modifier nos plans, de s’arrêter à Kutumsang, d’y passer la nuit et de prendre un bus le lendemain matin pour Katmandou. Nous préférons gérer un éventuel problème sérieux à Katmandou plutôt que dans les contreforts de l’Himalaya ! Au matin nous assistons au lever du soleil sur les montagnes environnantes.
L’étape, principalement en descente, avec environ 800m de dénivelé négatif, est difficile pour Hélène qui souffre régulièrement de l’estomac, de la tête et du cou.
A l’arrivée de notre randonnée, des villageois nous apprennent qu’il n’y a pas de bus à cause des récentes pluies et que la route (qui est une piste), n’est plus praticable…Bon…Et on peut prendre un bus où? Le plus proche est à Chenaute, à 5h de marche avec un dénivelé négatif de 1200m environ…Bon, ben y a plus qu’à… ! On prend une chambre et ô joie !, il y a une salle de bain dedans avec des toilettes sur lesquels on peut s’asseoir et une douche chaude. Enfin, pas glacée quoi. Comme on est pas mal descendu aujourd’hui, on a beaucoup plus chaud et on bénéficie d’une belle vue sur les vallées de l’Hélambu et ses cultures en terrasse. On regardera même des villageois cultiver des parcelles dont la terre paraît très riche. Des porteurs (et porteuses) de l’expédition en tente arrivent, extrêmement chargés. On a vraiment beaucoup d’empathie pour eux avec le poids incroyable qu’ils portent !
En fin de journée, le propriétaire du lodge vient nous apprendre une bonne nouvelle : comme il n’a pas plu aujourd’hui, le bus va monter demain matin à Gul Bhanjyang, là où nous devions aller aujourd’hui si l’état d’Hélène ne nous avait pas inquiété. C’est à 3,5km et après une belle montée, il faut redescendre 400m environ.
Lundi 9 avril 2018, J12, nous partons tôt pour le bus qui doit passer vers 9h- 9h30 et qu’on ne veut absolument pas rater. Du coup, on compte 2h de marche. Quand on arrive au village, on a environ 1h d’attente. Comme nous sommes l’attraction de deux jeunes enfants, Hélène va jouer avec la grande fille à un jeu d’osselets avec des cailloux. C’est touchant de les voir s’amuser avec rien.
Passe alors un groupe de trois français avec porteurs et guides et les dames s’arrêtent pour leur donner des crayons de couleur et des ballons de baudruche. Notre ressenti est mitigé sur ce genre d’attitude…mais qui, en tout cas, part d’un bon sentiment ! Le bus arrive enfin et il n’y a de la place qu’au fond. Mais le passage entre la dernière rangée et le fond ne permet pas d’y mettre les jambes. En tout cas les miennes parce que celles d’Hélène passent presque ! Du coup, je dois rester sur un des sièges du milieu. En plus, il y a 6 sièges au fond au lieu des cinq que l’on trouve habituellement. Ce qui fait que lorsque tous les sièges sont occupés, en plus d’être mal installés au niveau des jambes, on ne passe pas non plus au niveau des épaules ! Et le trajet va durer 5h50 pour 58km. Je vous laisse faire le calcul de la vitesse moyenne de notre transport (non, mais sans rire !). Régulièrement, on décolle littéralement du siège et Hélène souffre du cou et de la tête. La piste est vraiment défoncée et je crois que c’est le premier pays avec autant d’ornières, et pourtant, on commence à en avoir testé pas mal ! A un endroit, la route s’étant effondrée, il faut même attendre qu’un tractopelle la reconstruise pour passer ! On finit quand même par arriver et on prend un taxi jusqu’à notre hôtel, échaudé par les transports locaux. C’est le soir qu’on ira fêter la fin de notre trek avec une pizza et une bière. L’état d’Hélène reste préoccupant avec des nausées, une perte d’appétit, des douleurs de la tête et du cou et surtout une grande fatigue. C’est décidé, s’il n’y a pas d’amélioration rapidement, on ira voir un médecin.

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