TREK VALLÉE DU LANGTANG-LACS DE GOSAINKUND-HELAMBU (PARTIE 1)

par | Avr 12, 2018 | Népal | 12 commentaires

Mercredi 28 mars 2018, J0, nous partons à 6h15 de notre hôtel pour prendre un bus qui doit démarrer à 7h à la gare routière Macha Pokhari. Nous devons y être à 6h30 mais en fait on va beaucoup attendre et regarder pas mal de bus dont certains très « déglingués ». On espère en avoir un bien mais, malheureusement, c’est raté ! Et comme d’habitude, nous sommes les seulS étrangers.. Par contre, pendant les 10h que va durer notre trajet jusqu’à Syabrubesi, pas mal de jeep vont nous dépasser, remplies de touristes. Nous nous étions renseignés sur le prix : en bus = 8$ par personne, en jeep = 190$ pour les deux. Ce voyage en transport en commun local constitue à lui seul une aventure. La route est vraiment vraiment défoncée avec beaucoup d’ornières et nous sommes secoués dans tous les sens. On va monter et descendre des montagnes mais Hélène n’aura jamais peur. Il faut dire que la nuit a été courte et que la fatigue aide à relativiser. À un moment, en croisant un mini bus, les carrosseries sont tellement près de se toucher que tout le monde descend et essaie d’aider. Finalement, grâce à une brique judicieusement posée sous un pneu du mini bus, ça va passer ! On va voir aussi beaucoup de rizières en terrasse et traverser des villages qui ont été beaucoup touchés par le tremblement de terre de 2015. Le temps est très brumeux et on espère que la vue sera dégagée pendant notre trek ! En descendant du bus, très très fatigués par le trajet, notre choix se porte sur une petite guest house qui ne paye pas de mine. Son propriétaire, Lobsang, nous raconte qu’il est un réfugié tibétain et qu’il est arrivé ici à l’âge de six mois, avec ses parents, en 1959. Comme sa maison est tombée il y a 3 ans, il l’a reconstruite et commence tout juste à accueillir les randonneurs. C’est simple mais très propre. Par contre le repas du soir n’est ni bon ni copieux mais cet homme est tellement attachant, qu’on n’arrive pas à lui en vouloir ! Dans la nuit, un terrible orage va faire trembler nos fenêtres…

OÙ SOMMES NOUS ?

LANTANG

GOSAINKUND

KUTUMSANG

SUIVEZ-NOUS SUR FACEBOOK

<iframe src="https://www.facebook.com/plugins/page.php?href=https%3A%2F%2Fwww.facebook.com%2Flnetstefaroundtheworld.fr&tabs=timeline&width=300&height=550&small_header=false&adapt_container_width=true&hide_cover=false&show_facepile=true&appId" width="300" height="550" style="border:none;overflow:hidden" scrolling="no" frameborder="0" allowTransparency="true"></iframe>

Jeudi 29 mars 2018, J1, nous partons à 7h et passons d’abord un check-point où sont contrôlés nos cartes TIMS et nos permis d’entrée dans le parc national de Lantang achetés la veille pendant le trajet. Une passerelle nous permet d’accéder au village de l’autre côté de la rivière.

On va remonter la Langtang Khola, tempétueuse rivière de montagne aux couleurs de jade. Nous passons devant La Bob Marley Guest House, avec sa petite plantation de weed .

Nous voyons pas mal de porteurs (et porteuses) qui nous disent avoir sur le dos entre 40 et 45kg, tenus par une large bande qu’ils portent sur leur front. Le chemin est joli dans la vallée encaissée, passant dans des forêts de bambous, rhododendrons et autres arbres. Des passerelles suspendues nous permettent à plusieurs reprises de franchir la rivière. Des entèles communs, une des deux espèces de singe du Népal, vivent dans les arbres de ce lieu et nous avons la chance d’en voir plusieurs. Nous apercevrons également un petit goral de l’Himalaya.

Notre étape qui grimpe 1150 mètres de dénivelé positif sur 11 km commence à mettre à mal Hélène. Nous terminons quand même la rando en 6h30 au lieu des 5h prévues en arrivant à Lama Hôtel qui est le nom du regroupement de guest house et lodges du lieu. Nous nous arrêtons au premier hébergement, le Friendly Guest House, Hélène étant vraiment épuisée. Après un bon repas et une bonne douche relativement chaude (mais dans une pièce très froide), nous voilà retapés. Le repas du soir est très bon aussi. A part le bruit des ronflements de nos voisins espagnols (un groupe très bruyant) et celui de la pluie sur le toit en tôle ondulée, la nuit est bonne, notre chambre étant chauffée par le conduit du poêle de la pièce à vivre du dessous.

Vendredi 30 mars 2018, J2, bien que le temps ne soit pas super clément, on décolle à 7h pour les six heures de marche qui nous attendent avec 1100 mètres de dénivelé positif et 12 km. Au bout d’une heure environ, la pluie commence à tomber et on s’équipe. Elle se transforme rapidement en neige puis le ciel devient bleu, nous offrant de belles vues sur les montagnes enneigées.

Sur le sentier, un gentil couple nous propose de nous arrêter dans leur guest house, l’hôtel panorama à 3400 m. Nous acceptons alors que nous sommes encore à environ 2 kilomètres de Tamang (arrivée prévue du jour )car l’étape de demain ne fait que 3 heures. Sandu et sa femme sont des hôtes très agréables et la nourriture est très bonne. Par contre les chambres, situées dans un bâtiment à part tout comme les WC- douches, sont glaciales. Il ne doit pas faire loin de 0° et on se réfugie dans la salle à manger chauffée par un poêle alimenté par du bois et des bouses de yacks.

Le temps vire à la tempête de neige et il tombe une dizaine de cm en peu de temps. Un groupe de cinq allemands, partis avant nous et qui se sont arrêtés au moment de la pluie, arrivent vers 19h, dans la nuit, la neige et le vent. Nous voyons l’un d’entre eux pleurer à chaude larmes. L’une des deux filles était très mal avec un gros mal de tête et mal au ventre. Ils ont certainement cru mourir ! Mais on se demande pourquoi ils sont venus jusqu’ici alors qu’il y a des lodges environ toutes les deux heures le long du chemin.

Samedi 31 mars, J3, après une bonne nuit où nous avons eu chaud (grâce à notre duvet et une bonne couverture), nous partons à 7h45 pour notre petite étape. On doit monter à 3860 m en 3h30 et 8 km. Du coup, on prend notre temps et on profite de la belle vue et du beau temps.

Des yacks domestiques se chauffent au soleil. Ils sont utilisés comme animaux de bât, fournissent la laine, le lait (beurre et fromage) et leurs bouses séchées sont utilisées comme combustible.

Plus loin des moulins à prière sont actionnés par l’eau des torrents. Le sentier est bordé de murs mani : amoncellement de manis (pierres gravées de prières bouddhistes) que l’on contourne par la gauche. Les plus anciennes pierres-mani portent souvent des motifs représentant le dragon, le soleil, la lune, des poissons ou des oiseaux qui étaient vénérés dans la religion précédant le bouddhisme.

Ce jour là, quatre hélicoptères tournent dans la vallée. Nous ne saurons pas s’ils évacuent des personnes en difficulté ou si ce sont des entraînements. Mais nous croiserons un népalais qui en porte un autre sur le dos qui respire fort, nous faisant penser à un œdème pulmonaire. On arrive tranquillement à 11h45 et nous nous installons dans le Evening view avec une salle de bain privative et des toilettes où l’on peut s’asseoir ! Jusqu’à présent, nous avions des toilettes turques auxquelles nous avons un peu de mal à nous faire.

Nous discutons avec un couple britanico-polonais, Kate et Gary, puis deux allemandes qui reviennent du « petit Kianjin Ri ». On a planifié d’y aller le lendemain et si le temps le permet, de monter le « grand Kianjin Ri » à environ 4665m (ça dépend des sources…). Après un bon repas, nous allons prendre notre douche. Celle-ci est solaire comme partout jusqu’à présent. Comme il n’y a pas de chauffage, le sol est glacé et la l’eau tiède ne parvient pas à nous réchauffer. Mais nous avons clairement conscience que c’est du grand luxe à cette altitude et cet endroit de la planète ! La neige se remet à tomber. Nous restons dans la pièce à vivre qui, elle, est chauffée. Kate nous raconte alors qu’une pratique courante de certains guides consiste à ne pas laisser le temps aux trekkeurs de s’acclimater à l’altitude. Ainsi, les randonneurs peuvent être atteints du mal des montagnes et devoir être redescendus par hélicoptère. Les guides organisent l’évacuation avec une compagnie avec laquelle ils travaillent et prennent une commission au passage. Comme les personnes sont assurées, cela ne leur coûte rien. Nous sommes sidérés par le business généré au prix de la santé des trekkeurs ! Nous décidons d’aller déguster une part de gâteau et un chocolat chaud dans une sorte de boulangerie d’où s’échappaient d’appétissants effluves lors de notre arrivée à Kianjin Gompa. C’est une façon de fêter nos huit mois de voyage aujourd’hui. Et qui retrouvons nous ici ? Virginia et Johanna, suisses, que nous avions rencontré au moment de faire nos cartes TIMS. On est contents de les revoir là et elles nous racontent qu’elles ont fait le Tcherko Ri (4984m) en 7h30 au lieu des 9-10h prévues habituellement ! Virginia qui est en voyage pour six mois nous raconte ses aventures. Nous partageons un bon moment et c’est encore une agréable rencontre.

Dimanche 1er avril 2018, J4, nous nous levons à 5h30 pour gravir le Kianjin Ri juste au-dessus du village. Nous partons tôt pour profiter du beau temps avant le changement de temps de la mi-journée. Nous accédons au petit Kianjin Ri (4290m) en 1h25 ce qui est plutôt bien car nous avons tous les deux eu beaucoup de mal à dormir la nuit précédente (à cause de l’altitude ou de la pleine lune?). La vue est magnifique. Nous avons une vue plongeante sur le village et les montagnes autour.

Nous continuons sur la crête enneigée jusqu’au grand Kianjin Ri où nous avons une vue à 360°. Nous admirons les glaciers et les sommets autour : le Langshisa Ri (6427m), le Yansa Tsenji (6575m) à la frontière tibétaine et le Langtang Lirung à 7225m et bien d’autres. Le ciel est limpide et le spectacle est grandiose.

Nous sommes seuls et on en profite au maximum avant d’entamer les 8oom de redescente.

Nous arrivons au lodge et commandons notre repas car le porridge du matin est bien loin. On ne vous a pas encore parlé de la nourriture népalaise. Elle est bonne, variée et essentiellement végétarienne : il y a par exemple, des chowmeins (sorte de spaghettis), du riz, des mo-mo et le traditionnel dal bhat, mélange de riz, de soupe de lentilles, de curry de légumes, accompagnés d’un papadum (galette de haricots). Le dal bhat est très bon et on peut en manger à volonté ! La vallée est essentiellement habitée par des réfugiés tibétains et c’est une des raisons qui nous a fait choisir ce trek. Il est aussi bien moins touristique, surtout après le tremblement de terre de 2015 qui l’a beaucoup touché. Actuellement, de nombreux lodges sont en cours de construction ou de reconstruction. L’après-midi, nous essayons de récupérer de notre mauvaise nuit et de faire passer par la même occasion nos maux de tête qui pourraient bien être liés à l’altitude. Pendant que je fais une petite sieste, Hélène aide Dawha, notre hôtesse, à éplucher des têtes d’ail.

Lundi 2 avril 2018, J5, nous quittons à regret Dawha et son adorable hospitalité et cuisine ! Par contre, il nous a fallu relativiser sur la notion d’hygiène quand on l’a vu par exemple, prendre de la bouse de yack pour la mettre dans le poêle , puis, sans se laver les mains, pétrir du pain tibétain…Mais son lodge, Evening View, est vraiment à recommander ! C’est à présent 1400m de dénivelé négatif sur 18km et 6 h qui nous attendent. Au passage, nous retrouvons Kate et Gary qui ont commencé la descente la veille et se sont arrêtés au Panorama. Nous sommes vraiment surpris de voir qu’à presque 11h, ils n’ont pas encore commencé leur descente…Nous reprenons la notre et la dernière heure est difficile avec des douleurs diffuses qui commencent à se faire sentir. Nous sommes heureux d’atteindre le Lama hôtel à 14h30 environ et retournons à celui de l’aller, le friendly hôtel. Après un bon repas et une « douche » matérialisée par un seau d’eau chaude, nous profitons d’un repos bien mérité. La pluie se met à tomber abondamment et ne cessera pas jusque dans la nuit. Nous avons une petite pensée pour Kate et Gary…

Pin It on Pinterest

Share This

Share This

Share this post with your friends!