En dix minutes, on se retrouve au dessus d’une plage ventée. Hélène m’appelle pour me montrer un huîtrier qui couve et alors que je me tourne vers elle, j’aperçois en contrebas un énorme lion de mer qui sort de l’eau. Sa taille est vraiment impressionnante ! Il repart aussitôt dans l’eau et va passer un long moment à longer la plage.

On décide d’aller explorer l’autre côté du bord de mer. Une colonie de cormorans noircit un bout de plage tandis que des sortes de hérons se promènent sur le sable. On ramasse de jolis coquillages nacrés, des pauas.

Et quand on revient vers le phare, le gros lion de mer est couché sur le sable, comme un gros rocher…Il a une tête impressionnante !

Au large de la pointe, le 29 avril 1881, le SS Tararua fait naufrage sur des récifs avec 151 personnes à son bord . Il y aura seulement 20 rescapés. C’est la plus grosse catastrophe maritime civile de la Nouvelle-Zélande. Suite à ce naufrage, le phare fut construit en 1884. Dés 1882, les passagers doivent tous avoir une bouée de sauvetage et les équipages doivent faire des exercices de sécurité et d’évacuation. En repartant, on va passer voir le cimetière où les corps qui n’ont pas pu être transportés ont été enterrés. Il y a trois pierres tombale et il faut traverser un champs pour y arriver. Un tout petit panneau, que j’ai vu par le plus grand des hasards, indique la présence de ce cimetière.

On part ensuite en direction de Curio bay où on voit une forêt pétrifiée qui date d’environ 180 millions d’années. Les arbres ont été recouverts d’une pluie de cendres contenant beaucoup de silice et se sont transformés en pierre en quelques mois. C’est très impressionnant et beau à voir.

Des panneaux nous expliquent qu’on peut voir ici aussi des manchots aux yeux jaunes, des manchots Antipodes, qui font partie des plus rares au monde. Ils préfèrent vivre en couple plutôt qu’en colonie ce qui les rend encore plus difficiles à repérer. En plus, on peut les voir surtout au lever ou coucher du soleil. Comme on est en plein après midi, on commence à remonter les escaliers pour repartir. A ce moment là, j’aperçois une dame avec un énorme objectif qui se précipite sur les rochers. Oui !!! il y en a un !!! Il remonte lentement la plage de rochers en sautant dessus à pieds joints. Cela lui donne une démarche un peu pataude et touchante. Puis il rentre dans une sorte de forêt de buissons très épais où on le perd de vue. C’était tellement improbable. On est ravis ! Cette fois-ci, on peut partir !

On marche sur un chemin qui surplombe la plage pour retourner à la voiture quand, à un détour…Je le vois !!! Là!! À quelques mètres !! On découvre que des tunnels sont aménagés sous notre chemin. Et notre fameux manchot que l’on ne peut approcher à plus de 20 mètres sur la plage va passer à moins de deux mètres de nous…On est figés, les yeux écarquillés !! On entend même les petits qui ont déjà bien de la voix ! La distance de la mer à son nid est en réalité beaucoup plus grande que ce qu’on croyait. Il disparaît dans le tunnel et on le guette de l’autre côté. Il en ressort en se dandinant avec sa démarche si particulière et en nous tournant le dos. Et là, contre toute attente, à moins de deux mètres de nous, il se retourne et nous fixe. C’était un moment tellement magique qu’Hélène en versera quelques larmes d’émotion…

On repart ensuite voir les « cathédrales caves » qui sont d’immenses grottes creusées naturellement dans des falaises de la côte. C’est grandiose. Après une descente d’environ un km dans une forêt luxuriante où l’on aperçoit des Fanzai (des oiseaux avec une queue en éventail blanche et noire), on arrive sur une grande plage. Deux immenses grottes communiquent par un long tunnel et ne sont accessibles qu’à marée basse. Alors que la plupart des personnes repartent, quelques unes continuent plus loin en retroussant leur pantalon. Je décide d’aller voir et je découvre plusieurs autres grottes, plus petites mais tout aussi belles. Dans la première, on trouve un lac tout au fond et surprise….elle est habitée par quelques manchots bleus ou manchots pygmées, la plus petite espèce de manchots au monde. Ils ont un plumage bleu et sont nocturnes. On a décidément eu beaucoup de chance aujourd’hui !!