SHAXI

par | Mai 21, 2018 | Chine | 4 commentaires

Samedi 12 mai 2018, nous voulons aller à Shaxi. Cela semble assez compliqué parce que plutôt éloigné et pas du tout direct…On commence par le métro, mais là, on maîtrise trop bien maintenant ! Ce qui est bien fait ici, c’est qu’on paye pour le trajet exact que l’on veut faire. Arrivé à la gare routière ouest de Kunming, on parvient à prendre des billets pour Dali. Cinq heures plus tard, il nous faut rejoindre le terminal de Jianchuan. Dans le bus, la clim est à fond et nous devons être les seuls en tee-shirt…On est aussi les seuls occidentaux. En descendant, on trouve tout de suite un van qui ne semblait attendre plus que nous puisqu’il démarre à peine installés. Nous sommes au fond et les personnes qui sont avec nous, des asiatiques, gardent les fenêtres ouvertes pendant tout le trajet alors qu’il fait vraiment froid et qu’il se met à pleuvoir…C’est sûr, on va finir par attraper la mort !! C’est vrai qu’eux sont habillés chaudement…À notre arrivée à Shaxi, on cherche une guest house dont on a entendu parlé sur des blogs. Elle n’est pas là où Map’s me nous l’indique. On est fatigué, les sacs sont lourds, il pleut…bref, on demande à la dame qui est là où devrait se trouver notre destination si elle fait hôtel. Oui ! On lui prend une chambre. En plus, elle est super jolie la chambre pas la dame !

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Dimanche 13 mai 2018, nous partons explorer un peu le village. Il nous a été vendu dans les blogs comme un lieu encore préservé du tourisme de masse et authentique. En plus, il ne pleut plus et on en profite pour déambuler dans les ruelles pavées.

On entre dans les cours des hôtels pour admirer ce mélange de pierres et de bois que j’aime vraiment beaucoup. Rajoutez à cela les toits relevés et des jardins magnifiques et vous aurez une idée de ce qu’on a pu voir. Sur les portes, on trouve toujours des idéogrammes de chaque côté et au-dessus et des dessins très fins qui ornent les frontons et certains murs.

On arrive jusqu’à un temple dont l’entrée est encadrée par deux énormes bâtons d’encens fuchsia. Dans la cour paisible, des vieillards jouent au mahjong.

Plus loin, le toit d’un kiosque en forme de pagode possède une courbure très jolie. Un petit pont en pierre permet de passer sur l’autre rive de la rivière bordée par des saules.

Des chevaux, harnachés, attendent patiemment d’éventuels cavaliers devant la superbe porte est. Ah oui, parce qu’il faut savoir que Shaxi était un carrefour commercial sur la route du thé et des chevaux entre le yunnan et le Tibet. Le thé du Yunnan (boisson précieuse) était échangé contre les robustes chevaux du royaume du Tibet. Près de la porte sud, des artisans travaillent le métal à l’aide petits marteaux. D’autres cisèlent le bois. Ils sont doués et très agréables à regarder.

Notre balade se termine sur la vieille place du village. Un vieux théâtre y trône ainsi qu’un musée, gardé par deux immenses personnages qui semblent plutôt en colère  !

On retourne vers la « porte est » toute proche, juste à temps pour voir un groupe d’asiatique monter sur des chevaux. Certaines femmes ne sont pas rassurées et poussent des petits cris à chaque mouvements de l’animal ce qui nous amuse beaucoup (mais qui sait ce que nous aurions fait..).

Le soir, nous décidons d’aller tester un petit resto devant lequel nous sommes passé dans la journée, le « Hungry Bouddha ». Des photos du propriétaire, un chef italien, accompagné d’une asiatique, et des extraits d’article de journaux nous font penser que notre pizza sera bonne…Une jeune femme au comptoir s’adresse à nous en anglais et Hélène qui croit reconnaître la jeune fille de la photo lui pose carrément la question. Oui, c’est bien moi, et le chef italien est mon mari. Nous avons choisi une salade et elle est faite devant nous : des carottes et des navets sont joliment présentés en julienne, accompagnés de graines germées et de croûtons. Et ce n’est pas seulement beau, c’est délicieux ! La pizza, végane, a une pâte super fine…Bref, on s’est régalé !

Lundi 14 mai 2018, nous avons décidé d’aller dans les grottes des montagnes de Shibaoshan et au temple suspendu de Baoxiang. Mais, il n’y a pas de bus pour y aller. Il faut forcément prendre un taxi ce qui est trop cher pour nous. On décide de se faire poser à l’intersection par un van, de monter les cinq-six kilomètres à pied puis de rejoindre le village à travers la montagne en onze kilomètres environ. Nous nous rendons à la station de vans et essayons de nous faire comprendre. Ce n’est pas facile et un jeune asiatique qui parle (un peu ) anglais, nous sert d’intermédiaire. Finalement, après un bon moment de discussion, un chauffeur nous fait signe de monter dans son van. Juste nous ? Oui, oui. Et vous nous emmenez à l’intersection ? Non, au temple. Woua ! Alors, là, on est trop contents ! On a bien négocié !! Quelle n’est pas notre surprise lorsqu’il nous dépose trois kilomètres plus loin, au pied de la randonnée que nous voulions faire à la descente…Bon, ben, il ne nous reste plus qu’à monter les onze km et 600 mètres de dénivelé. J’essaie bien de lui dire que c’est trop cher pour ce tout petit trajet mais la barrière de la langue est bien là…En m’attendant, Hélène voit (très furtivement) des espèces d’écureuils. Notre ascension commence. Nous empruntons une petite passerelle en bois et passons à proximité d’un petit temple dans lequel est érigée une statue représentant Guanyin. Le chemin se transforme en escalier très raide. Plusieurs fois, de belles portes ouvragées nous interdisent l’accès à des sculptures anciennes à même la roche.

Nous atteignons le temple de Shizhong et ces 17 grottes Celles-ci contiennent des statues et des gravures réalisées par le peuple Bai qui datent de la période Nanzhao (735-1253).

On peut y admirer une représentation de Guanyin ( le trou au milieu de sa poitrine symbolise son cœur arraché pour montrer son dévouement à Bouddha), des représentations de la famille royale, des statues de Bouddha … mais avec interdiction de faire des photos. Et c’est vraiment dommage car la dernière œuvre d’art nous a bien fait rigolé et on aurait bien partagé ça avec vous : Il s’agit tout simplement d’une…vulve ! Intitulée en anglais « organe reproducteur féminin ». Nous on aurait fait un dessin de l’utérus et des trompes mais eux, non, une vulve ! Bon, c’est aussi une très vieille sculpture. Finalement, j’ai pu trouver des photos sur le net pour illustrer mon propos.

Nous rencontrons un couple de français qui vivent à Pékin, accompagnés de la maman de la fille. Ils ont fait la même rando que nous. Nous repartons en direction du temple de Boaxiang. Les français nous ont dit qu’ils allaient prendre un bus quand ils atteindraient la route mais à notre arrivée sur le parking, il est désert et nous décidons d’avancer en marchant et d’arrêter le bus en cours de route. Nous n’en verrons aucun dans notre sens et ferons donc tout le trajet à pied. On commence par descendre dans une gorge pour remonter de l’autre côté par la porte du lion d’où on a une vue imprenable sur le temple de Shizhong.

Après plusieurs kilomètres sur la route et une grande descente sur un petit sentier nous arrivons au dessus du parking d’accès au temple Baoxiang où une véritable horde de singes se prélasse dans le sous bois. Comme il y a des stands pour se restaurer ou boire, les dames doivent régulièrement faire face aux attaques des singes, organisés en groupe, qui veulent voler de la nourriture. L’une d’entre elle leur jette un gros bâton qui les fait reculer jusqu’à leur position dans les bois. Nous montons en direction du temple (et oui, il faut encore monter) et décidons de manger un peu de pain que nous avions emporter. Soudain, un gros singe sorti de nulle part se retrouve à quelques centimètres de nous. Mais, contrairement à ses congénères birmans, il attend patiemment, sans aucune tentative, que nous ayons terminé pour chercher quelques miettes par terre. En plus, il a une super bonne tête avec des yeux tout gentils. Je ne suis pas sûr que ce soit bien, mais on lui a donné une bouchée de notre pain….

Après avoir gravi de nombreuses marches nous arrivons enfin au temple suspendu. Selon une légende un roi de Nanzhao aurait eu la vision d’un énorme éléphant blanc disparaissant au pied d’une falaise. Il s’approcha et découvrit un tas de pièces d’argent là où le pachyderme avait disparu. Interprétant sa vision comme un bon présage il ordonna à ses meilleurs ouvriers de construire un temple à même la falaise. Le temple est constitué de plusieurs pavillons dont un gardé par deux éléphants blancs et un autre abritant un Bouddha qui rigole. Au dessus, à environ 20 m du sol, creusé dans la roche, deux grandes statues surplombent le temple. Un Bouddha couleur or, obèse, assis et souriant et à ses côtes Guanyin, debout, très coloré et mince. On peut les atteindre en grimpant une série d’escaliers en pierre escarpés et en passant devant une vieille pagode en bois de trois étages. Puis ensuite je continue à monter des escaliers de plus en plus étroits et de plus en plus escarpés qui me permette d’accéder successivement à plusieurs petits pavillons. Plus je monte et plus j’ai le vertige. Il faut dire que les plates-formes sont très étroites et les petites rambardes protégeant du vide sont dérisoires. Je n’ose pas imaginer les pertes humaines lors de ces constructions.

Puis je redescends, contourne la montagne, passe devant un premier temple qui est fermé et remonte une série d’escaliers pour aboutir au temple de Lingquan qui lui aussi est fermé mais j’ai une belle vue du dessus.

Je termine par le temple de Jinding dont l’accès est en travaux. La porte semble fermée, je m’avance quand même et comme il n’y pas de cadenas j’entrouvre la porte. Quatre hommes sont en train de manger et me font signe d’entrer. L’un deux, me propose par geste de manger avec eux mais je décline poliment, Hélène m’attend…. Cet ensemble de pavillons très ancien est vraiment très beau aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur.

Puis je redescends par l’autre versant de la montagne et rejoint « Netji » qui m’attendait à l’entrée principale. Il se fait tard et si on veut avoir la chance d’avoir un bus, il ne faut pas traîner. Quand on rrive en bas, les français rencontrés plus tôt dans la journée sont là. Il nous expliquent qu’il n’y pas de bus mais qu’il est possible de faire venir une voiture qui pourra nous ramener à Shaxi. On partage donc la course et cela nous revient à 20 yuan par personne.

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