SAGADA-BONTOC

par | Fév 21, 2018 | Philippines | 5 commentaires

Samedi 10 février 2018, c’est le retour sur l’île principale de Luzon. Un van passe nous prendre et nous conduit jusqu’au port où une grande bangka bien remplie nous fait traverser jusqu’à Batangas en moins de deux heures. Puis un bus nous emmène jusqu’à Manille en deux heures et demi. Il est climatisé mais il fait vraiment froid et nous devons nous couvrir. On prendra ensuite un bus de nuit qui nous conduira en 11 heures de route dans la petite ville de Sagada.

Dimanche 11 février 2018, bien que notre nuit ai été courte et très moyenne (les bus de nuit sont beaucoup moins confortables que ceux d’Amérique du Sud), on décide d’optimiser notre temps ici et on commence par un bon petit déjeuner avant d’aller voir les cercueils suspendus. À l’office du tourisme où on va s’acquitter de la taxe environnementale, ils nous disent qu’on doit obligatoirement prendre un guide. Mais, vous nous connaissez…et puis on a lu sur des blogs que certains guides ne parlent pas anglais, font dépêcher les touristes et tout ça ne nous plaît pas ! On décide de partir par l’arrivée du circuit. Grâce à notre application Map’s me, le GPS nous guide aussi efficacement qu’un local. Bon il ne nous parle pas non plus mais au moins, on va à notre rythme.

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Au début, on ne voit pas un chat. Et puis on entend un peu des voix et on se rapproche du site. Le chemin monte et descend dans la forêt (qui ici ressemble plutôt à de la jungle). Alors qu’on arrive sur place, on croise plusieurs groupes dont certains super grands. Personne ne nous dit rien et on peut admirer tranquillement les fameux cercueils accrochés à flanc de montagne. C’est une coutume locale ancienne mais qui perdure de nos jours. Au lieu de se faire enterrer, certaines personnes choisissent de se faire suspendre à la paroi de rochers ou dans des grottes. Les noms des gens sont marqués sur les cercueils et on peut voir parfois une chaise accrochée également. On apprendra plus tard que le mort est installé pendant un ou deux jours sur cette chaise et les personnes de son entourage peuvent ainsi venir et s’asseoir près de lui et parler avec comme s’il était encore en vie. C’est impressionnant. On termine notre circuit et on traverse le cimetière chrétien où on remarque des restes de petits feus sur les tombes (c’est une tradition locale d ‘allumer de petits feux sur les tombes pour la Toussaint). Puis on rentre dans une église à la toute fin de notre boucle.

Dans l´après -midi, on repart à pied pour aller voir des cercueils dans la grotte de Lumiang et des rizières. Par contre, à la grotte, pas moyen d’y échapper, on doit prendre un guide. Une guide en l’occurrence qui s’appelle Denise, qui a un certain âge et qui progresse assez lentement dans la pente. Arrivé en bas, on peut voir plus de cent cercueils entassés dans un recoin de la grotte. Les plus récents datent des années 80 d’après notre guide. Et où sont les derniers cercueils ? Loin, à cause de l’odeur…Ok…Plutôt loquace, elle nous explique qu’auparavant, il y avait plus de 1000 cercueils mais qu’ils ont glissé dans la grotte et se sont cassés lors du dernier tremblement de terre..

On descend ensuite en direction des rizières. La route les surplombe et elles s’offrent à nos yeux, belles constructions en terrasses, plus ou moins vertes, où des villageois repiquent le riz. Le soir, on va manger dans un petit resto, Yahourt House, qui fait de la cuisine avec du yaourt fait maison. C’est bon !

Lundi 12 février 2018, c’est à Bontoc que nous nous rendons. Il y a des jeepneys toutes les demi heure jusqu’à neuf heure puis ensuite toutes les heures. Après la seconde guerre mondiale, les Américains ont laissé derrière eux des surplus de jeeps que les Philippins ont transformé en véhicules de transport public.

Quand on arrive pour prendre celle de dix heures, le conducteur nous dit qu’elle est pleine et qu’il faut attendre la suivante. Dans une heure ? Il ne sait pas. Alors qu’on reste là, un peu perdus, avec nos gros sacs sur le dos, une dame qui semble diriger les personnes nous dit de monter, après avoir parlé en Tagalog à deux jeunes hommes qui nous laissent leur place. Ils font le trajet jusqu’à leur destination, accrochés aux échelles de chaque côté de la porte, à l’extérieur…Ils sont décidément vraiment adorables !! A Bontoc, nous recherchons un hôtel avec un bon wifi car on doit demander nos visas en ligne pour le Myanmar et prendre un vol de Kuala Lumpur à Rangoon. On nous en indique un qui est réputé avoir une bonne connexion. Dans la chambre, pas de réseau…Ils nous changent de chambre et là, ça va à peu près.On part ensuite à la recherche de l’office du tourisme pour se trouver un guide pour le lendemain. L’immeuble est en reconstruction et le bureau à été déménagé au marché.

Ils nous appellent un guide et Jesse arrive. Il est plus que loquace, il est volubile. En quelques minutes, on sait qu’il vit aux États Unis, qu’il est né ici, qu’il est guide depuis qu’il est tout petit, qu’il a 45 ans…Il est d’accord pour nous conduire jusqu’à Maligcong. Comme on lui dit qu’on va aller au musée de Bontoc, il nous accompagne et nous sert de guide sur place. C’est super intéressant parce qu’il nous décrypte tout ce qu’on peut y voir. Il y a même la photo assez impressionnante d’un homme sans tête qui est transporté par des guerriers Kalinga. En effet, ils coupaient les têtes de leur adversaire et se servaient des mâchoires pour taper sur les tambourins…Ces farouches habitants des montagnes n’ont jamais pu être soumis par les colons espagnols. La machette qu’ils portent souvent à la ceinture ne servirait pas seulement à couper des herbes.

Une autre tradition bien visible ici, c’est le masticage de la noix de bétel ou noix d’arec, appelée « momma ». J’ai même goûté ! Il faut prendre un peu de cette noix, la plier dans une feuille (je ne sais pas de quoi…), la mélanger à de la coquille d’escargot broyée et la mâcher. Ils m’ont proposé du tabac mais j’ai préféré sans, vu que ce n’est pas obligatoire. Ce que j’ai trouvé incroyable c’est la salivation que ça m’a provoqué… Je comprend mieux pourquoi ils crachent partout ! Par contre, au bout d’un moment, la bouche et les dents se teintent en rouge orangé, ce qui fait qu’il y a des tâches de cette couleur partout par terre dans les rues et les chemins. Cette pratique qui est censée lutter contre la mauvaise haleine et les caries, serait stimulante et coupe-faim. Mais un usage quotidien pourrait engendrer une dépendance et pourrait être responsable de cancer de la bouche et du larynx. C’est pourquoi des panneaux interdisant le crachat de momma fleurissent un peu partout. Je ne sais pas si c’est efficace parce qu’on a vu énormément d’homme au sourire sanglant !

Jesse nous conduit ensuite chez lui. A côté de chez lui, il est en train de construire une maison pour accueillir des volontaires : la Bontoc’s internationnal house. En fait, ce sont des volontaires et parfois des travailleurs professionnels qui œuvrent à sa construction . Nous avons chacun fait un moellon, nous avons porté notre pierre à l’édifice.

Mardi 13 février 2018, Jesse va nous servir de guide à Maligcong. Nous y allons en jeepney. Ensuite, il nous guide jusqu’en haut du Mont Kofafey en une heure et demi environ. De là haut, la vue sur les terrasses est époustouflante ! Elles sont magnifiques, luisantes, et la lumière depuis ce point de vue donne même l’impression de les voir en noir et blanc. On a du mal à quitter notre poste d’observation .

On descend ensuite pour les traverser jusqu’au village. On observe les travailleurs. Certains nettoient la parcelle : Ils coupent les mauvaises herbes sur les côtés et les enfouissent dans la boue formée par l’irrigation des terrasses. On les voit alors marcher pour créer cet engrais naturel et pour « labourer » en même temps. Jesse nous explique que les buffles d’eau sont parfois utilisés pour cette phase. D’autres font les semis : Ils déposent les gerbes de riz de la récolte précédente, délicatement, côte à côte. Quand il s’agit d’une espèce différente, ils déposent les gerbes dans l’autre sens pour bien les différencier pour le repiquage.

Puis il est temps de repartir mais on doit attendre que la jeepney soit pleine ou presque. On finit par arriver à Bantok et Jessy nous propose très gentiment de manger chez lui. Il est végétarien comme Hélène et ce sera tofu aux légumes. Il le prépare super bien et on se régale !! il nous emmène ensuite au village de Bontoc. Juste au-dessus de la ville elle-même, cette zone qui n’a aucune rue mais que des passages, a gardé ses traditions ancestrales. Notre guide a grandi ici et nous explique que ce qu’on a vu au musée est toujours d’actualité : le sacrifice d’animaux et l’enseignement de la culture traditionnelle aux jeunes par les plus anciens. Sur le chemin, on voit des tombes qui sont sous les maisons et qui donnent dans le chemin avec les inscriptions dessus. Et au niveau des installations sanitaires ? Ah ben il n’y en a pas…Quand on veut faire popo, les cochons ou même les chiens s’occupent de faire disparaître tout ça. Hélène est encore plus contente d’être végétarienne !!

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