KATMANDOU (partie 1)

par | Mar 27, 2018 | Népal | 4 commentaires

Lundi 19 mars 2018, après avoir voyagé toute la nuit en bus, nous prenons un premier vol pour Kuala Lumpur. Nous avons eu une petite frayeur : en effet à une dizaine de kilomètre de la gare routière, notre bus s’immobilise sur le bas-côté. Au bout de 5 minutes je vais prendre des informations, le bus est en panne et le chauffeur essaie de le réparer…. Finalement il repart mais nous prenons un taxi qui nous déposera au mauvais terminal. C’est un peu la course mais nous enregistrons finalement nos bagages dans les temps. Ouf ! cela ne s’est pas joué à grand chose. Le premier vol se passera sans encombre. Après 7h d’attente, un second vol nous emporte jusqu’à Katmandou. Le contraste entre les deux aéroports est saisissant ! Celui du Népal semble tellement plus vétuste et petit. Comme nous n’avons pas fait notre visa en ligne nous le faisons directement sur place. Cela nous prend à peine une demi heure. Il suffit de scanner son passeport dans une borne, de remplir les informations demandées. La machine nous délivre un ticket que nous présentons ensuite à un guichet. Nous payons 40 dollars de frais de visa et le tour est joué.

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Mardi 20 mars 2018, un taxi nous conduit enfin à notre hôtel. Il est 1h du matin et inutile de vous préciser qu’après plus de 26h de trajet, nous nous endormons sans problème ! Après une petite grasse matinée, nous commençons nos démarches pour l’obtention du visa chinois. Ce n’est pas une mince affaire car il faut donner tout notre itinéraire dans le pays. Et si nous avons une idée de nos destinations, on n’a pas d’itinéraire proprement dit.

Donc, c’est beaucoup de travail car nos déclarations doivent être réalistes avec des temps de trajet cohérents. Nous réservons via Booking nos premières nuit en Chine, faisons des photos d’identité et imprimons les documents nécessaires à l’obtention du précieux sésame. Notre hôtel est situé à Thamel, le quartier des backpackers. Il est très sympa avec ses rues « piétonnes » (mais fréquentées par les motos) et commerçantes. De nombreux vendeurs ambulants nous proposent des souvenirs, des joueurs de sarangee veulent nous vendre leurs CD ou carrément leur instrument. Il y a aussi les chauffeurs de ricksaw (tricycle destiné à transporter des personnes) qui nous proposent une petite promenade dans le quartier. Et plusieurs fois par jour on nous propose du haschish…

Mercredi 21 mars 2018, nous nous rendons à l’ambassade de Chine pour déposer notre dossier. Refusé…J’ai téléchargé le formulaire sur le site français de l’ambassade…Du coup, il est écrit en français et chinois et l’employée nous demande de le refaire en anglais. En plus, elle veut un itinéraire jour par jour, même si nous restons plusieurs jours au même endroit. Une ligne par jour…et nos réservations d’hôtels pour tout le séjour. Comme nous demandons le visa pour une durée de 60 jours, je ne vous explique pas le boulot. Bon ben y a plus qu’à… ! Nous passerons le reste de la journée à ficeler notre dossier pour le lendemain. Le soir nous allons manger dans un petit restaurant, le « Good times » où je goûte pour la première fois des momos : sortes de raviolis originaires du Tibet, farcis de légumes, de fromage, ou d’un hachis de viande, agrémentés de diverses épices. Ils peuvent être cuits à la vapeur, ou frits. Bien qu’un peu trop épicés, je me régale. Ce petit resto deviendra notre cantine…

Jeudi 22 mars 2018, c’est avec un peu d’appréhension que nous retournons dans le bâtiment officiel. L’employée examine très très soigneusement nos dossiers et après quelques minutes interminables, fini par nous interroger sur le fait que nous n’avons pas de billet d’avion pour entrer sur le territoire chinois. C’est parce qu’on va entrer via le Vietnam, par la frontière terrestre. Oui, mais sur le récapitulatif de vos vols, vous venez à Pékin en juillet ? Oui. Votre visa ne sera plus valable car il n’est valable que trois mois. On sera juste en transit pour rentrer en France. Bon, ça a pris un peu de temps mais elle fini par prendre nos dossiers et nous dit de revenir mardi chercher nos visas. Yesss ! En fait, on s’est dit que si notre visa était refusé, on ferait un deuxième trek, celui du camps de base de l’Everest. Du coup, on aurait du temps ! Oui, parce que parallèlement aux visas, on organise aussi notre séjour au Népal et comme c’est LE pays des treks et qu’en plus on adore la montagne…Le problème c’est de choisir lequel faire. Le camps de base de l’Everest nous semble un peu compliqué. Il faut prendre l’avion pour se rendre au point de départ (et en revenir) et on monte à 5640 m mètres. En plus, il est ultra touristique. Le tour des Annapurna, très touristique également, a perdu de son attrait depuis qu’une piste pour les 4X4 remplace une partie du chemin. En plus, pour le retour, il faut, soit prendre le bus (et là, Hélène craint le pire et je ne peux pas lui donner tort), soit l’avion ce qui revient plutôt cher…Enfin le camps de base des Annapurna est une dernière option qui nous séduit pas mal avec ses 12 jours de marche. Et bien sur, nous nous mettons à jour du blog.

Vendredi 23 mars 2018, enfin débarrassés des soucis de paperasse, nous décidons d’élargir un peu notre champs de vision sur la capitale qui porte encore beaucoup de stigmates du tremblement de terre de 2015. Nous décidons de nous rendre plus au sud, en direction de Durbar Square. Pour cela il faut traverser différents quartiers. Notre visite débute par la place Tahiti au centre de laquelle trône un stupa du XVe siècle. Sur la partie nord de la placette, le temple Netashwar, dédié à un avatar (incarnation d’un dieu sur terre) de Shiva est un petit édifice à deux toits et doté d’une porte dont les montants en cuivre représentent des animaux jouant de la musique. Je me fait interpeller par une dame qui tient un jeune enfant dans ses bras et me demande de lui acheter du lait. Je cède et elle m’accompagne dans une boutique qui en vend.

Un peu plus loin, des prêtres hindous, en costume aux couleurs vives nous apposent en souriant un tika (point rouge représentant le troisième œil, fait d’un mélange de poudre rouge et d’huile de moutarde) sur le front. Mais ils nous demandent ensuite de l’argent . En continuant notre route vers le sud, nous contemplons un stupa en retrait de la rue principale, le Kathesimbhu. Sur la petite place, en plus d’une école, on trouve une pagode sur deux niveaux dédiée à Hariti (déesse protégeant de la variole). Haku Bahal est une petite placette dominée par une jolie fenêtre de bois ciselé et qui sert de parking aux motos.

Asan tole, chowk (carrefour) commerçant très animé et a été pendant des siècles le point de départ des caravanes partant pour le Tibet. Ici on trouve un peu de tout : des légumes, des épices.. et des queues de yack. C’est dans une maison de thé d’Asan Tole que Cat Stevens composa sa chanson « Katmandou ».

Pendant toute notre progression, les véhicules se pressent sur la route en terre et nous avançons difficilement dans la poussière et la pollution. Plus loin, le temple de Seto Machhendranath, dont deux lions gardent l’entrée, abrite plusieurs petits sanctuaires, stupas et statues. Sur Indra chowk, Akash Bhairab est un temple interdit aux non hindou…

Ensuite, un passage bas nous permet d’accéder à une place, Itum bahal, qui est un des plus ancien bahal (cour de monastère) de la capitale. Un arbre a complètement brisé un stupa en poussant à l’intérieur. On profite quelques instants de ce répit loin du bruit et de la circulation des rues dont nous venons.

En continuant notre chemin, nous entrerons plusieurs fois dans des petites cours d’habitation dont les immeubles sont parfois soutenus par des étais. En face du temple de Nara Devi consacré à Kali (la forme destructrice de l’épouse de Shiva), une esplanade accueille des danseurs tous les douze ans, les croyants estimant que Kali aurait protégé l’édifice lors du séisme de 1934. Nous passons ensuite devant une fenêtre en bois appelée Deshay Madu ce qui signifie en népali « rien ne l’égale ». Et c’est vrai qu’elle est splendide.

Yatkha bahal, l’une des plus anciennes places bouddhiste, permet d’admirer son stupa central. Au fond, un bâtiment possède quatre belles poutres sculptées représentant des nymphes dont l’une d’elle porte un enfant sur la hanche.

On arrive enfin au but de notre promenade, Durbar Square, lieu qui regroupe de nombreux temples et édifices religieux. C’est ici que les rois étaient couronnés et que se dressaient leur palais (durbar). Nous commençons par le temple Shiva Parvati, où deux bustes les repréntant regardent par la fenêtre les touristes qui passent.

Après avoir fait un tour, un guide nous accoste et nous propose ses services. Après négociation, nous faisons affaire. Il commence par nous donner quelques explications sur l’hindouisme. Dans la religion hindou, il y a 3 principaux dieux : Shiva, Brahma et Vishnou. Shiva est le plus important au Népal et son vahana (véhicule spirituel) est le taureau. Il tient dans une main un trident (attribut). À la fois créateur et destructeur, il peut apparaître sous la forme de Nataraja ou de Bhairab. Sa femme est Parvati, ils ont eu deux enfants : Ganesh, représenté en éléphant, qui est le plus populaire et Kumara. Vishnou est représenté avec quatre attributs : la conque marine, l’arme en forme de disque, la massue et la fleur de lotus. Son véhicule est le Garuda (homme oiseau). Vishnou compte dix avatars dont Krishna et Bouddha. Brahma, bien que tenant un rôle central, est très peu représenté . Un autre dieu typiquement népalais, Machhendranath, règne sur la vallée de Katmandou.

Kumar nous guide ensuite jusqu’à une maison dans laquelle vit la Kumari, déesse vivante. Plusieurs petites filles correspondant à certains critères de 2 à 4 ans sont placées dans une pièce remplie de 108 têtes de buffles sanguinolentes. Elles restent là toute une nuit tandis qu’à l’extérieur, des musiques effrayantes résonnent. Les croyants pensent que seule la réincarnation d’une déesse peut supporter cette ambiance sans être complètement effrayée. Elle doit également désigner les habits de la précédente Kumari (un peu comme pour le Dalaï Lama), sans se tromper ni hésiter. Notre guide, bien que croyant, déplore cette pratique qu’il juge comme dramatique pour cette petite fille qui est ensuite séparée de sa famille et vit recluse dans cette maison. Elle ne sort que pour Nidra Jatra, une fête annuelle de 3 jours pendant laquelle elle est promenée dans toute la ville sur un char. Son « règne » prend fin au premier écoulement de son sang. Lors de sa puberté quoiqu’il arrive mais également avant si elle se blesse, s’écorche ou saigne des gencives en se lavant les dents. Tous les jours, elle apparaît à la fenêtre à 16h. Nous l’apercevrons donc rapidement, petite enfant de trois ans maquillée, qui nous regarde de là-haut.

Nous passons devant le palais dont la façade abîmée est couverte d’une bâche. De grandes photos montrent le palais tel qu’il était avant le séisme. On y voit un roi qui assiste à un défilé. Kumar nous explique que le roi Birendra a été assassinés par son propre fils ainsi que d’autres membres de la famille avec une arme à feu. Ce serait à cause d’une peine de cœur. Au bout de la place tout au sud, s’étend une rue célèbre, Freak street, ou la rue des hippies. C’est là que dans les années 60-70, les européens en quête de spiritualité vivaient et pouvaient fumer des substances devenues illicites en 1973. Pendant Mahashiva Ratri (la nuit de Shiva), fête religieuse annuelle très importante au Népal, l’interdiction de fumer du cannabis est exceptionnellement levée. Il ne reste plus grand chose de ce temps passéet nous y marchons sans rien voir de particulier…

Nous retournons au nord de la place pour admirer une grande statue de Kala Bhairab (côté destructeur de Shiva) qui a été trouvée dans un champs par un agriculteur. Avec ses têtes à la ceinture et le corps qu’il piétine, il est vraiment effrayant. La légende dit que personne ne peut mentir devant lui sous peine de mourir instantanément.

Ensuite nous nous arrêtons devant un immense tas de gravas, il faut dire que la place a subit de graves dommages et beaucoup de temples sont écroulés. Kumar nous raconte comment le séisme de 2015 a réduit à néant le temple qui s’élevait ici, le Kasthamandap, tuant 35 personnes en une minute et 30 secondes…Pour lui, le séisme a été classé en magnitude 7,6 alors qu’en réalité, il était de 8,2 car à partir de 8, le gouvernement doit débloquer des aides, ce qui explique cette sous cotation. De même, pour lui, le gouvernement n’a absolument pas aidé la population qui s’est retrouvée sans abri et vit toujours dans des conditions très précaires. Les aides des pays étrangers seraient placées sur des comptes, rapportant des intérêts substantiels mais n’étant pas utilisées pour aider les populations. Bon… Dans un angle, Ashok Binayak, est un temple tout petit, doré, et dédié à Ganesh. Son culte apporte succès et prospérité. Face au temple on peut admirer une musaraigne dorée qui est le véhicule spirituel de Ganesh. Une dame va nous orner le front avec un tika, symbole de bénédiction divine.

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