DE CALAMA A SANTIAGO

par | Nov 16, 2017 | Chili | 8 commentaires

Dimanche 5 novembre 2017, nous prenons le bus pour Calama avec Romain et Morgan. Je veux absolument voir le derby mais on attend pas mal de temps pour le bus et le temps d’arriver à notre logement, la première mi-temps est bien entamée !! Je n’ai rien raté les verts se font humilier par les lyonnais… On a loué un petit studio à un particulier et c’est vraiment sympa !

Lundi 6 novembre 2017, on prend un bus qui va de Calama à La Serena. C’est un bus de nuit qui part à 18h45. Le temps de mettre nos gros sacs en soute, on monte dans le bus et un monsieur qui est en train d’arranger les oreillers et les couvertures nous demande de nous asseoir, de mettre nos petits sacs à dos dans le compartiment du dessus et d’attacher nos ceintures. On obéit sagement, ce sont les consignes qui sont écrites dans tous les bus… Quand 10mn plus tard, je veux prendre mes écouteurs dans le sac, il n’y a plus de sac !!! Et le fameux monsieur a disparu, remplacé par un autre qui lui est bien de la compagnie de bus !!! Alors qu’on alerte le personnel du bus, une des premières choses qu’ils nous disent, c’est qu’ils sont responsables des bagages en soute mais pas de ceux en cabine. OK, mais alors vous êtes responsables de ne pas contrôler les billets des gens qui montent dans le bus ? Silence gêné…Et les caméras (il y a des pictogrammes de caméra sur le bus)? Elles ne fonctionnent pas. Pourtant c’est noté sur le bus qu’il y en a ? Alors ce sont des mensonges ? Re-silence gêné…On est dégoûtés !! Il y avait ma carte de crédit, nos passeports, mon ordi portable, mon appareil photo, notre filtre pour faire de l’eau, mon oreiller de voyage, mes écouteurs, mes gants, notre guide du Chili…etc. Un des deux chauffeurs appelle l’ambassade pour nous. La vice consul nous invite a passer à la police de La Serena avant de venir pour refaire les passeports.

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Après avoir voyagé toute la nuit, on descend donc pour faire notre déclaration. Une dame retranscrit ce qu’on lui raconte mais refuse de détailler ce qui nous a été volé… Quand on lui dit que c’est important pour les assurances, elle reste sur sa position. On est fatigués, déprimés et on n’a pas envie de se battre dans une autre langue…On repart pour Santiago et on y arrive 17h. On se trompe d’ambassade (on va d’abord à la section finance…) et on arrive au bon endroit au final à 18h. Madame la consul nous reçoit très gentiment alors qu’elle allait partir. On peut alors profiter d’une connexion internet pour vérifier que la carte de crédit est bien bloquée et d’une ligne de téléphone pour commencer les démarches auprès des assurances, banques…On doit revenir le lendemain avec l’argent (96 euros par document…). On part à la recherche d’un hôtel, fatigués (on a voyagé toute la nuit et toute la journée) et démoralisés…Ce qui me déprime le plus, c’est que je ne me suis jamais séparé de mon sac depuis plus de 3 mois. Là, je comptais bien le récupérer dés que le bus roulait. J’avais lu que des vols se produisaient quand les gens s’endormaient. Mais là…

Du mardi 7 novembre au samedi 11 novembre on reste à Santiago, le temps de refaire nos passeports, d’effectuer toutes les démarches et de se racheter du nouveau matériel. Santiago est la capitale du Chili et pourtant le choix du matériel informatique et des appareils photos est très restreint et les prix exorbitants. Merci à ceux qui nous ont aidé (notamment Aimily, Martine, Théo, Antoine, Tamara) et à tous ceux qui nous ont proposé de le faire !! Ça fait du bien de se sentir soutenus dans les moments difficiles, surtout depuis l’autre bout du monde !! On a quand même passé un chouette moment dans un café très original, une sorte de café « social » avec une ambiance chaleureuse et des inscriptions, des affiches et des photos partout sur les murs. Dans une salle, il y a même la statue en bois d’un homme qui s’est immolé à l’annonce de la prise de pouvoir du général Pinochet… C’était irréel ! On vous met des photos mais il faut immaginer une musique un peu cubaine et un monsieur adorable qui tient le café.

Dimanche 12 novembre, on décide de profiter un peu de la capitale avant de partir en direction du sud. On fait un free walking tour avec un jeune guide, Nelaï. Santiago a été « fondée » en 1540 par Pedro de Valdivia, un conquistador qui la nomma « Santiago del nuevo extremo » en l’honneur de Saint Jacques et de la province Estremadure où il est né. On commence par la plaza de armas. Une œuvre de 1992 du sculpteur Enrique Villalobos représente une tête brisée et un œil manquant. Il s’agirait d’un hommage au courage des indigènes et représenterait un Mapuche. Les Mapuches ou Araucans, littéralement « peuple de la terre » sont des aborigènes originaires du centre-sud du Chili et de l’Argentine. Ils ne se sont jamais soumis, ni aux Incas, ni aux espagnols. Ils sont encore plus de 600 000 au Chili et demandent actuellement que leurs territoires leur soient rendus.

Sur la place, on peut voir la statue de Valdivia. Nelaï nous explique que son cheval a un sabot qui ne touche pas le sol. Cela signifie qu’il a été assassiné. Si les deux sabots avant sont décollés du sol, c’est que le cavalier est mort au combat. Si tous les sabots sont par terre, le personnage est mort naturellement. Pedro de Valdivia est effectivement mort dans une embuscade en 1553 en voulant franchir le fleuve Bio bio et aurait été dépecé vivant… Sur la plaza de armas, le 11 septembre 1541, des mapuches, qui voulaient récupérer leur territoire, se sont soulevés contre les espagnols. Valdivia n’étant pas là, c’est sa maîtresse, Inès de Suarez qui résiste à l’attaque avec une cinquantaine de soldats. Alors qu’ils sont sur le point de succomber, elle décide de décapiter huit chefs Mapuches prisonniers et de brandir leur têtes sur des piques. Les Mapuches, affolés, auraient battu en retraite alors qu’ils tenaient la victoire !!

On passe ensuite dans un superbe parc arboré, le parc forestal, où des enfants regardent un spectacle de marionnettes. C’est vrai que c’est dimanche et les familles sont de sortie !

On va ensuite devant le palais présidentiel, le palais de la Moneda. Il y a là une statue de Salvador Allende, qui fut le premier président socialiste élu démocratiquement en Amérique du Sud en 1970. Dans un contexte mondial de guerre froide et de crise économique profonde au Chili, il ne va rester que trois ans au pouvoir. Le 11 septembre (encore!!) 1973, le palais présidentiel est bombardé et il est retrouvé mort. Il se serait suicidé avec un AK-47 offert par son ami Fidel Castro. Le général Pinochet prend alors le pouvoir pendant 17 ans… Beaucoup de symboles maçonniques sont visibles dans la capitale. Allende était franc-maçon ainsi que de nombreuses autres personnalités.

On passe devant une fontaine aux trois grâces qui représentent avoir, donner et recevoir selon notre guide.On chemine jusque vers le théâtre en face duquel une statue de 4 chérubins qui jouent est un cadeau de l’argentine au Chili de pour le centenaire de son indépendance. Ils représentent le Pérou, la Bolivie, l’Argentine et le Chili, de jeunes nations pleines d’avenir.

On termine ce tour par la maison de Pablo Neruda. En fait, il s’agit plutôt de celle de Mathilde, sa maîtresse qui deviendra sa troisième femme. Le bleu est la couleur dominante de la façade. En effet, Neruda, prix Nobel de la littérature en 1971, était passionné par la mer alors même qu’il ne savait pas nager.

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